L'église actuelle a été construite en 1846. Elle est meublée et ornée en style néo-Renaissance. Un siècle plus tard, en 1939, le curé Racineux avec l'accord du conseil municipal présidé par M. Hay de Slade entreprend son agrandissement. Malgré la guerre, les travaux sont réalisés en trois ans. La plupart des charrois de matériaux sont effectués par les cultivateurs et de nombreux donateurs apportent leur contribution financière.

A l'intérieur de l'église

En entrant dans l'église, nous sommes frappés par la grandeur de l'édifice, la beauté de ses tableaux et de ses vitraux. Ceux-ci sont l'oeuvre du peintre-verrier Albert GSELL (auteur des vitraux de la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre). Durant le seconde guerre mondiale, l'abbé Racineux, alors curé, fit appel à lui qui était réfugié à Guémené-Penfao. En ces années de guerre, les saints de la patrie sont conviés pour redonner confiance.

1. Tournée vers l'ouest, Ste-Anne, patronne des Bretons. Le pèlerinage quitte la chapelle en direction du rivage. En tête, de jeunes bretonnes costumées portent les bannières et la statue de la sainte. Scène typique de la Bretagne avec ses costumes, la mer et les barques de pêcheurs. En haut, Saint-Anne entourée d'angelots.*

2. Tournée vers l'est, Ste Odile, patronne de l'ALSACE. Des groupes de pèlerins, en costumes alsaciens font l'ascension du mont où se trouve la basilique qui lui est dédiée. Ce vitrail a été offert par la famille Baron. Mme Barn qui avait des origines alsaciennes, y figure avec ses trois enfants.

3. Ste Jeanne d'Arc. En haut, Ste Jeanne d'Arc est entourée de roi, de reines et d'évêques. Tandis qu'au centre, le Christ baise le drapeau français, sur la place de la cathédrale de Reims. En bas, des unités de divers corps d'armée défilent en tenue de parade (tirailleurs sénégalais et spahis marocains aux uniformes éclatants).

4. St Jean Marie Vianney, curé d'Ars, et saint patron des curés. En haut, le curé d'Ars bénit la procession qui vient de quitter la basilique. Le clergé a pris le visage des trois prêtres desservant la paroisse de Derval : le curé Racineux et ses deux vicaires. Pour une autre représentation du curé d'Ars, voir en l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Mouais.

Parmi les plus belles du XXème siècle dans la région, ces verrières ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

De chaque côté du transept, deux chapelles latérales l'une à la Vierge et l'autre à St Sébastien 5 et 6. Les retables de plâtres, de style renaissance comme le maître-autel, présentent au jeu de niches et de pilastre ornés de rinceaux et de candélabres.

Deux tableaux offerts par l'Etat en 1841 et 1842 (grâce à l'intervention du député-maire de Derval Julien de la Haye Jousselin) ornent ces chapelles :

5. "Le repos pendant la fuite en Egypte". Le roi Hérode ayant appris la naissance du Christ à Bethléem, ordonna le massacre des enfants de moins de deux ans. St-Joseph emmena alors la Vierge et l'Enfant Jésus en Egypte.

6. "St Sébastien secouru par la Ste Irène". Sébastien, brillant soldat romain, secourait les victimes de la persécution, l'empereur Dioclétien (IIIè siècle) le livra à ses archers. S te-Irène le soigna pendant qu'une autre femme surveillait les persécuteurs. Ce sujet est pour le peintre, Jules Alexandre Duval-Lecamus, surtout prétexte à l'orientalisme de l'atmosphère (voir tableau de Lagier à Mouais).  

Le choeur tel que nous le découvrons aujourd'hui date de 1846. Il fut réaménagé dans la seconde partie du XXème  siècle.

7. Le Maître-autel est en marbre de Carrare. Le bas-relief représente les trois vertus théologales (qui vont rechercher Dieu) : la foi, l'espérance et la charité. La foi se présente sous les traits d'une femme avec le calice et le cierge ; l'espérance se présente comme une femme portant l'ancre marine (espoir de l'arrivée au ciel) et la charité est une femme avec un enfant qu'elle materne avec amour. Le nouvel autel, en chêne massif, est orné de statues en bois des quatre Evangélistes.

8. Au fond de l'bside "L'Assomption de la Vierge" (montée au ciel de Marie) est une sculpture réalisée par Charles Ménard. En haut figurent les Saints patrons de la paroisse.

9, 10. Au dessus des portes des sacristies, on plaça les statues de deux apôtres (fondateurs de l'église catholique) : St-Jacques (avec la hache) et St-Jean (avec l'aigle).

Sur les murs, vous remarqurez douze croix peintes en blanc sur fond rouge. Elles attestent que l'église a bien été consacrée au culte divin, lors d'une cérémonie pontificale et représentent les douze apôtres, fondements de l'Eglise. Mgr VILLEPELET consacra l'église de Derval le 29 septembre 1947.

St Pierre est le premier des apôtres et des papes (né vers l'an 10 avant JC. Il a été crucifié à Rome vers l'an 64). Il est souvent représenté avec une ou deux clefs en signe des pouvoirs confiés par le Christ au pasteur de son église.

St Paul est surnommé l'apôtre des Gentils. Né à Tarse en Turquie et martyr à Rome vers l'an 67, il fut un des premiers organisateurs de la discipline ecclésiastique et de la doctrine chrétienne. Il écrivit de nombreuses épîtres quui figurrent dans le Nouveau Testament. St Paul est souvent représenté avec l'épée de son martyr.

A l'extérieur de l'église

La direction nord-sud de cette église est peu courante, le changement d'orientation date de sa reconstruction en 1846.

Jusqu'en 1939, l'église avait la forme d'une croix latine (une seule nef et deux chapelles qui formaient le transept). Lors de son agrandissement, deux nefs latérales furent ajoutées aux chapelles.

Le clocher. L'ancien clocher, construit en 1850 et couvert d'ardoises, menaçait de tomber. Sa construction en pierre et en béton fut également financée grâce à la générosité des paroissiens et par la commune en 1950.

Mais les trois cloches anciennes sont conservées, et électrifiées en 1929 : la plus petite, Joséphine Marie Stéphanie, la moyenne, Louise Marie Zoé (650 kg) et la plus lourde, Marie Françoise d'Amboise (1 100 kg).

Sur chacune d'elles est inscrit :  "l'an de Notre Seigneur 1867, j'ai été bénite sous le pontificat de la sainteté Pie IX, pape, et l'épiscopat de Mgr Alandre Jaquemet, évêque de Nantes, par Fratel Achille curé de Derval - constructeur Astier et fils, fondeur à Nantes".

Au chevet de l'église, une crypte dédiée à Notre-Dame est accessible au public se l'extérieur. La simplicité de la décoration intérieure et a présence d'une petite statue en pierre polychrome ravissent le visiteur.